Paris le 17 mars 2010
Jacques BIDALOU
Magistrat honoraire
à
Mme le Ministre d’Etat, Garde des Sceaux
Ministre de la Justice et des Libertés
OBJET : du principe de soumission
La télévision va montrer ce soir comment le principe d’obéissance peut dériver vers les plus monstrueuses décisions.
Je tiens en tout état de cause à vous demander de bien vouloir attacher non pas aux comportements des citoyens ordinaires devenus cobayes du « Jeu de la Mort », mais à la possibilité toujours offerte aux ministres de la justice de trouver dans la Magistrature française, des hommes et des femmes assez dépravés, en tout état de cause, indifférents à leur serment, pour accepter d’être nommés à des postes sensibles, tels directeur des services judiciaires, et s’y livrer alors à toutes les complaisance, connivences, complicités avec le faux, la fraude, la forfaiture.
Il est évident que la lâcheté de tels magistrats forcément parjures, dont je regrette que le psychologue américain Stanley MILGRAM n’ait pu en explorer le degré d’inhumanité, ne saurait se comprendre que rapportée au ministre ou à la ministre de la justice qui accepte de s’accommoder de leurs dérives …quand il ou elle ne les cultive pas !
Je lis dans Libération de ce jour que selon le professeur Jean-Léon BEAUVOIS , qui a encadré l’expérience diffusée ce soir sur France 2, « la télévision est aujourd’hui un système à ce point puissant que son emprise sur la plupart des individus dépasse celle d’autres systèmes comme la religion ».
Ce qui est grave, c’est que je ne suis pas certain que tous les participants ou spectateurs aient véritablement cru aux comédiens
se tordant sous les douleurs causées par des décharges électriques, mais que la preuve est hélas faite, que dans la magistrature française, la pire criminalité peut compter sur la soumission unanime… à quelques exceptions près… mais ces exceptions ne sont jamais dans les rouages gestionnaires de la Chancellerie !
Copie à Mmes LOTTIN et MALBEC pour information.